Par Prof. Alan Whitehorn
Le thème problématique des choix de plus en plus malveillants effectués sur les marches dangereuses qui mènent de l’autoritarisme à la dictature, puis au génocide, est profondément troublant. Il ne s’agit certainement pas d’un escalier menant au paradis, mais plutôt d’un escalier horrible et terrifiant menant à l’enfer. Pour reprendre les mots de Raphael Lemkin, juriste et activiste qui, dans les années 1930, a exploré les concepts précurseurs du génocide, il s’agit d’une descente vers les maux jumeaux que sont la « barbarie » et le « vandalisme ». Son avertissement d’avant la Seconde Guerre mondiale n’a pas servi à grand-chose.
Dans des circonstances de plus en plus toxiques, où la frustration, la colère et la haine sont de plus en plus débridées, le dirigeant autoritaire est entouré d’un nombre croissant de partisans et de complices fanatiques. Il devient plus susceptible de descendre l’escalier escarpé qui mène à la polarisation et à la violence. Le dictateur, qui a apparemment obtenu un premier succès, est souvent encouragé à devenir plus belliqueux, plus agressif et plus impitoyablement ambitieux. Son modus operandi consiste à cibler des victimes moins puissantes, soit à l’intérieur du pays, soit à proximité. Les victimes sont présentées comme « l’autre » dénigré, qui doit être éliminé par une méthode violente ou une autre.
Donald Trump est-il une personnalité autoritaire qui, au vu des événements dramatiques qui se déroulent actuellement, progresse rapidement sur l’escalier des auteurs de crimes pour devenir un despote ? Ou pire encore, ses décrets et ses actes de plus en plus impitoyables conduisent-ils à un trop grand nombre de victimes sans défense et peut-être à un génocide ?
On dit souvent que pour que le mal réussisse, il suffit que les bonnes personnes soient inattentives et indifférentes à la situation désespérée des autres. C’est le « péché d’indifférence » et nous finirons tous par en payer le prix. Certains malheureusement plus tôt que d’autres.