Chers amis Étrangers,
Vous devez comprendre que pour les patriotes français l’époque est dure à vivre. Ceux dont l’amour de la patrie et l’admiration pour l’œuvre accomplie par leurs aïeux au prix d’efforts héroïques coulent dans le sang, vivent des moments tragiques, car ils savent que la technocratie supranationale veut faire disparaître ce qu’ils ont de plus cher, au profit d’une gouvernance européenne nivelant les particularismes nationaux qui sont l’âme des nations —, et liée nécessairement à l’OTAN, c’est-à-dire aux États-Unis d’Amérique comme les traités de l’Union Européenne le stipulent formellement.
Ce nivellement présenté comme inéluctable par ses thuriféraires est répété par les médias aux ordres de la direction atlantique.
Voir depuis des années la France, qui était en pointe dans de nombreux secteurs de l’activité humaine, détruite progressivement par des dirigeants médiocres ou corrompus qui ne croient pas en elle et en son destin universel, et ne voient d’avenir que dans la construction d’une Europe supranationale dissolvant les nations, leurs cultures et leurs souverainetés, soulève le cœur de ceux qui s’y refusent et comprennent qu’aucune opposition sérieuse ne peut émerger d’une technocratie surpuissante qui se protège pour conserver son pouvoir par la corruption de tout l’appareil politique.
Imposer à chaque fois la Présidente de la Commission de l’UE quand la Chine invite la France ou vient lui rendre visite est un affront fait à ce grand pays nous honorant de son intérêt et une nouvelle marque de l’abandon de la France au profit de l’entité apatride de Bruxelles, tête de pont sur le continent de Washington.
Pour ajouter à l’infamie, le Président français et la Présidente allemande de la Commission ont parlé anglais au Président chinois dans le palais de l’Élysée !
Ces soumis à la gouvernance mondiale exécutent les plans diaboliques de destruction des atouts et des richesses multiples qui ont fait de la France, une des plus anciennes nations du monde, moteur central du monde gréco-latin— chrétien bâtisseur de la plus grande civilisation que le monde ait connue — d’après Malraux— berceau accueillant des artistes du monde entier et centre rayonnant de la pensée humaniste universelle, enfin, de nos jours encore grâce au Général de Gaulle, détentrice du feu nucléaire « qui rend invulnérable », d’un siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, et du plus grand domaine maritime mondial.
Pour les États-Unis, le retour de ce rôle singulier de la France serait une catastrophe : une Europe de nations souveraines coopérant entre elles et avec la Russie — un retour du projet gaulliste en quelque sorte — ruinerait leur domination du continent par le biais d’une UE soumise sous le parapluie nucléaire américain.
Pourtant nombreux sont-ils, sans doute majoritaires, qui revendiquent cet héritage, mais écrasés par un système oligarchique possédant financièrement les principaux médias et muselant leur parole.
Cette oligarchie financière, basée à la City de Londres et à Wall Street de New York, a progressivement subjugué l’Europe de l’Ouest avec le plan Marshall de l’immédiat après-guerre (voir l’excellent ouvrage de l’historienne Annie Lacroix-Riz : « Les origines du Plan Marshall et « La République des imposteurs » et « L’ami américain, Washington contre de Gaulle 1940-1970 » de l’historien Eric Branca,)
puis, après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’ensemble du continent, dont elle contrôle désormais tous les arcanes administratifs, sociaux, politiques, possède tous les médias qui n’informent plus, mais diffusent la propagande visant à perpétuer cette domination. Toute la classe politique européenne est désormais soumise dans une obéissance servile à cette oligarchie qui s’enrichit de toutes sortes de trafics en faisant croire qu’elle lutte contre eux. (voir à cet égard le livre de Jean-François Gayraud « La mafia et La Maison-Blanche » ainsi que « L’art de la guerre financière » et ses autres études qui documentent cette prédation mafieuse. Voir aussi Henri ROURE « Dieu n’a pas béni l’Amérique ! »)
On voit des hommes brillants et cultivés trahir leurs convictions pour « faire carrière » et adopter les perversions morales que l’oligarchie promeut, ou, au minimum, s’en accommoder. Écartés par des complots mafieux sont ceux qui présentent des programmes patriotiques et proposent de remettre les choses à leur juste place.
La démocratie a été pervertie, ses tares fondatrices décrites par Tocqueville dans son observation de la jeune Constitution américaine, vers 1835, ayant subverti les systèmes politiques occidentaux. Il en résulte que seule une étincelle venue de l’extérieur sera susceptible de provoquer le coup de force qui remettra à leurs justes places les valeurs saines, sans doute de façon tragique.
Mais cette révolution européenne est inéluctable, car elle est aussi « un impératif catégorique » qui, tôt ou tard, rétablira les équilibres stratégiques logiques : l’Est et l’Ouest du vieux continent n’ont aucune raison de se menacer ; l’Ukraine ne doit pas être la plate-forme antirusse que l’Otan a constituée, provoquant l’intervention militaire russe devant le refus des négociations stratégiques demandées face à cette menace existentielle. La solution à la crise de Cuba en octobre 1962 par le respect des intérêts légitimes des deux blocs est l’exemple à suivre : la sagesse a évité la guerre et de nombreux morts.
La destruction de l’œuvre du Mal qui imprègne toutes les sociétés occidentales ne peut se faire dans un processus électoral classique, biaisé avant même le scrutin, notamment par des sondages manipulés.
Nietzsche, qui annonçait à tous que sa pensée fulgurante ne serait pas comprise avant au moins cent ans, vers la fin de sa période productrice, à Siels-Maria en 1886, s’est interrogé avec insistance dans « Par-delà le bien et le mal » sur :
Qui sera le maître de la terre ?
Et de passer en revue les Français épuisés par le socialisme, les Anglais, inintelligents, les Allemands, incapables. Il s’arrête un instant à vanter les avantages d’un métissage d’aristocrates prussiens et de femmes juives, mais il aurait plutôt confiance dans les possibilités non encore exploitées de la race russe.
Acceptons-en l’augure : il se pourrait bien, en effet, que la chrétienté orthodoxe russe devienne le phare de la chrétienté globale, accomplissant par-là les prédictions de Dostoïevski — à peu près à la même époque — dénonçant l’attirance du Vatican pour « les idées du siècle », remettant à l’honneur les valeurs fondamentales qui fondent les civilisations, celles de la famille et de la dignité humaine.
Joint au respect des usages, de la tradition et des Anciens propre à la sagesse confucéenne chinoise, au sens de la transcendance chiite éprise de justice et en attente du Messie salvateur, ce corpus culturel et spirituel pourrait constituer le socle sur lequel la Russie, la Chine et l’Iran s’allieraient pour remettre de l’ordre dans les affaires du monde.
Chers amis Étrangers, il vous faut comprendre que la vraie France n’est pas celle des chaînes de télévision ni de ses représentations officielles, toutes entre les mains de l’oligarchie financière mafieuse.
Le peuple français a gardé son bon sens et ses racines culturelles et les manifeste sporadiquement dans des contestations corporatives indépendantes quand l’essentiel vital est menacé, car beaucoup des syndicats ont aussi partis liés avec le système mafieux ; mais il a gardé le sens du destin commun, dans les villages et plus généralement en province.
Dans une bonne armée bien entraînée au combat, il faut des chefs et des soldats liés par une confiance réciproque, chacun accomplissant sa tâche à sa place, comme il faut des ouvriers, des agriculteurs, des cadres et des dirigeants qui se portent un mutuel respect pour l’emporter sur les défis du progrès, dans la solidarité et la mise en commun des divers talents, chacun apportant sa pierre et son intéressement au succès de l’entreprise. En 1969, la classe capitaliste de l’époque, lassée des exigences du Général de Gaulle de souveraineté nationale, et surtout de participation des employés aux bénéfices de l’entreprise, l’a chassé du pouvoir.
Les différends mondiaux inévitables doivent se régler par la discussion et la diplomatie entre partenaires souverains respectueux.
La France et la Russie doivent naturellement coopérer, c’est un « impératif catégorique », au sens d’Emmanuel Kant, comme Chateaubriand et de Gaulle l’ont rappelé, quelles que soient les circonstances.
Dans le sillage de de Gaulle, la Chine et l’Iran doivent aussi être des partenaires privilégiés de la France, dans le respect des différences culturelles et dans l’intérêt mutuel. Une grande politique mondiale de la France en Europe, en Orient — Moyen et Extrême — doit s’appuyer sur les réalités géopolitiques. Notre héritage culturel au Liban et en Syrie, de même que nos possessions en Indo-Pacifique doivent nous imposer une coopération de bon voisinage avec la Russie, l’Iran et la Chine.
Sans oublier de « marchemos la mano en la mano », « marchons la main dans la main » avec l’Amérique Latine.
AC. Londres, mai 2024
En annexe quelques citations pour ceux qui souhaiteraient des éclairages historiques sur ce sujet.
L’Histoire ne se répète pas, contrairement au dicton, mais elle exprime des lois anthropologiques qui aident à comprendre les évolutions géopolitiques.
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Étienne de La Boëtie dans son « Discours sur la servitude volontaire » écrit en 1548 au sujet des tyrans :
« De tant d’indignités, que les bêtes mêmes ne les souffriraient point, vous pouvez vous en délivrer, mais seulement de le vouloir faire. Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres, je ne veux pas que vous le poussiez, ou ébranliez : mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez comme un grand colosse, à qui on a dérobé la base, de son poids, de soi-même, fondre en bas et se rompre ».
Quelles sont aujourd’hui les indignités ?
Qui sont aujourd’hui les tyrans ?
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Nietzsche
— Alors que nous ne souhaitons rien d’autre que la vérité et la franchise, nous sommes entourés d’un filet d’incompréhension et, malgré nos désirs les plus ardents, nous ne pouvons empêcher nos actions d’être étouffées dans un nuage d’opinions fausses, de tentatives de compromis, de semi-concessions, silence charitable et interprétations erronées.
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Dostoeïvski dans « Les Démons », traduit aussi par « Les Possédés ».
Lebedev au prince dépravé Stavroguine :
« Pensée perverse et sarcastique, pensée piquante ! s’écria Lebedev en reprenant avec avidité le paradoxe d’Evgueni Pavlovitch. Pensée exprimée dans le but d’aiguillonner les adversaires, mais pensée juste ! Car vous, monsieur le persifleur mondain, monsieur le cavalier (quoique non dénué de talent !), vous ne savez pas vous-même jusqu’à quel point votre pensée est une pensée profonde, une pensée juste ! Oui, monsieur. La loi de l’autodestruction et la loi de la conservation sont de même puissance dans l’humanité ! Le Diable règne pareillement sur toute l’humanité jusqu’à la fin des temps, laquelle fin nous est voilée. Vous riez ? Vous ne croyez pas au Diable ? Ne pas croire au Diable est une idée française, une idée légère. Savez-vous qui est le Diable ? Connaissez-vous son nom ? Et, sans même connaître son nom, vous riez de sa forme, à l’instar de Voltaire, de ses sabots, de sa queue et de ses cornes que vous lui inventez vous-même ; l’esprit du mal est un esprit puissant et formidable, il n’a ni les sabots ni les cornes que vous lui inventez !… Ce n’est pas de lui qu’il s’agit à présent. »
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Alexis de Tocqueville. » De la démocratie en Amérique « . 1835
« Si, à la place de toutes les puissances diverses qui gênaient ou retardaient outre mesure l’essor de la raison individuelle (dans les états aristocratiques, ndlr) les peuples démocratiques substituaient le pouvoir absolu d’une majorité, le mal n’aurait fait que changer de caractère. Les hommes n’auraient point trouvé le moyen de vivre indépendants ; ils auraient seulement découvert, chose difficile, une nouvelle physionomie de la servitude. Il y a là, je ne saurais trop le redire, de quoi faire réfléchir profondément ceux qui voient dans la liberté de l’intelligence une chose sainte, et qui ne haïssent pas seulement le despote, mais le despotisme. Pour moi, quand je sens la main du pouvoir qui s’appesantit sur mon front, il m’importe peu de savoir qui m’opprime, et je ne suis pas mieux disposé à passer ma tête dans le joug, parce qu’un million de bras me le présentent. »
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Chateaubriand dans ses » Mémoires d’outre-tombe » :
« Il y a sympathie entre la Russie et la France ; la dernière a presque civilisé la première dans les classes élevées de la société ; elle lui a donné sa langue et ses mœurs. Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France. »
et
« En temps de paix, que le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint-Pétersbourg, et rien ne peut bouger en Europe. En temps de guerre, l’union des deux cabinets dictera ses lois au monde. »
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Charles de Gaulle à l’Assemblée Consultative en décembre 1944 revenant de Moscou où il a signé le Pacte d’amitié avec l’URSS :
« Pour la France et la Russie, être unies, c’est être fortes ; se trouver séparées, c’est se trouver en danger. En vérité, il y a là comme un impératif catégorique de la géographie, de l’expérience et du bon sens. »
Charles de Gaulle. Université de Mexico 1964
« En effet, par-dessus les distances qui se rétrécissent, les idéologies qui s’atténuent, les politiques qui s’essoufflent, et à moins que l’humanité s’anéantisse elle-même un jour dans de monstrueuses destructions, le fait qui dominera le futur c’est l’unité de notre univers ; une cause, celle de l’homme ; une nécessité, celle du progrès mondial, et, par conséquent, de l’aide à tous les pays qui le souhaitent pour leur développement ; un devoir, celui de la paix, sont, pour notre espèce, les conditions mêmes de sa vie. »
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Marquis de Vergennes, ministre des Affaires étrangères de Louis XVI :
le 4 juillet 1776. Déclaration d’indépendance des 13 colonies américaines.
« il faudra encore bien des années pour ne pas dire des siècles avant que les nouveaux Angleterriens aient mis en valeur tous les terrains qui leur restent à défricher »
« Il ne manque pas de spéculatifs qui portant leurs vues au-delà du possible voudraient faire envisager l’Amérique comme une puissance redoutable, un jour, même, à ses bienfaiteurs. Que par une succession progressive de temps, elle puisse devenir assez considérable, c’est ce dont on ne disconviendra pas ; mais qu’elle puisse devenir formidable c’est une terreur contre laquelle on se prémunira ». (Vergennes, mémoire à Louis XVI, le 23 juillet 1777)
En 1780, dans une lettre à Montmorin, alors ambassadeur de France en Espagne, Vergennes écrivait : « Pour terminer cet article tâchons de faire la paix d’une manière que les Américains contents et tranquilles sur leur indépendance ne soient pas obligés d’en chercher la sûreté et la conservation dans des engagements trop intimes avec l’Angleterre. Si jamais ces deux nations venaient à renouer et à consacrer le pacte de confraternité dont les meilleures têtes de l’Angleterre ont eu le projet, bientôt la paix que nous aurions rétablie ne serait plus qu’une trêve perfide qui ne durerait qu’aussi longtemps que la situation de l’Angleterre est fatiguée ».