Von der Leyen : L’ouverture des frontières entre l’Arménie, la Turquie et l’Azerbaïdjan changera la donne
SAMARKAND, Ouzbékistan (caucasuswatch.de) – L’ouverture des frontières de l’Arménie avec la Turquie et l’Azerbaïdjan, après trois décennies de fermeture, devrait transformer la connectivité à travers l’Eurasie, a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors du sommet inaugural UE-Asie centrale le 3 avril.
Lors de la session plénière, Mme von der Leyen a souligné l’importance stratégique du corridor de transport transcaspien, rappelant que l’UE s’est engagée à consacrer 10 milliards d’euros à la réduction du temps de transit terrestre entre l’Europe et l’Asie centrale à 15 jours.
Elle a qualifié l’Asie centrale de « cœur battant de l’Eurasie » et a souligné que l’infrastructure doit être complétée par des passages de frontières en douceur, en particulier dans le Caucase du Sud.
« L’ouverture des frontières de l’Arménie avec la Turquie et l’Azerbaïdjan changera la donne », a déclaré Mme von der Leyen. « Elle rapprochera l’Europe et l’Asie centrale comme jamais auparavant.
Elle a également annoncé qu’un nouveau forum des investisseurs était prévu en Ouzbékistan en 2025 afin d’obtenir des financements privés pour le corridor et d’évaluer les progrès accomplis.
Dans une interview accordée en juin 2024 au service arménien de RFE/RL, l’ancienne secrétaire d’État américaine à l’éducation et à la culture a déclaré que le corridor n’était pas une priorité pour elle. James O’Brien, alors secrétaire d’État adjoint, a déclaré qu’un accord de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pourrait faire plus que mettre fin à leur conflit prolongé – il pourrait également diminuer de manière significative l’influence russe dans le Caucase du Sud et ouvrir un corridor commercial stratégique reliant l’Asie centrale à la Turquie et au-delà.
M. O’Brien a décrit la situation comme une « occasion unique de construire une route commerciale entre l’Asie centrale et la Méditerranée », soulignant les enjeux géopolitiques plus larges d’un éventuel accord de paix. Toutefois, il n’est pas certain que l’administration américaine actuelle poursuive activement cette vision.