La loi du plus fort

par | 2 Jan 2024 | Tribunes libres

Ce qui se passe au Proche-Orient manifeste une fois encore le mépris du clan Judéo-Protestant, washingtonien et israélien, pour la vie de ceux qui ne sont pas des leurs ou refusent de leur être soumis. Ces gens prospèrent sur le chaos.

J’admets pleinement que le massacre du 7 octobre méritait une punition à la hauteur de l’abomination. Il me semble, en effet, que le livre de l’Exode impose une sanction égalitaire, si la punition en retour est voulue. Chez nous, après les tueries islamiques, l’État oublie et ne sanctionne pas vraiment, ce que je regrette… La loi du Talion dit bien, « Œil pour œil, dent pour dent ». Le mot lui-même vient du latin Talis signifiant semblable. Or nous constatons une disproportion de la riposte des Israéliens. Elle atteint une cible élargie à de simples personnes étrangères à cet attentat et très certainement davantage impliquées dans leur survie que dans l’idéologie. Des milliers de Palestiniens, hommes, femmes, enfants, meurent ou sont blessés sous les bombes israélo-étasuniennes. Les Israéliens ne respectent donc pas les principes anciens de leur propre religion.

Je pourrais me réjouir de cette guerre en y voyant la recherche d’un abaissement de l’Islam dont nous subissons en France, à la fois l’invasion et la violence inhérente à l’application intégrale de ses textes fondateurs. Après tout le Coran et les textes annexes regorgent d’appels au meurtre des juifs et des chrétiens ; mais je porte un regard plus global sur cette affaire. Outre le fait qu’il y ait aussi des chrétiens parmi les tués, ce qui serait suffisant pour me déterminer contre cette méthode de guerre, je vois surtout un risque majeur qui m’amène à considérer cette opération comme criminelle, hypocrite et dangereuse.

Israël se dévoile tel qu’il est, en appendice des États-Unis qui se veulent les maîtres de l’Occident, à moins plus sûrement, que l’univers des protestants étatsuniens soit tellement associé à la diaspora juive qu’il y ait une relation intime entre les intérêts des uns et des autres. Les méthodes de bombardement sont d’ailleurs très visiblement dupliquées des raids aériens étatsuniens qui ne font jamais cas des effets collatéraux. Souvenons-nous, à cet égard, de Madeleine Albright qui, en 1996, à propos du conflit irakien et la mort de plus de 500 000 enfants à la suite de l’intervention étatsunienne, affirma que Le prix en valait la peine.

Cet ensemble politico-religieux détenant la plupart des médias européens et nord-américains, dis-posant des relais politiques au plus haut niveau en Europe et du formidable réseau des Sayanims, peut rester indifférent aux conséquences de ses actions ou même les assumer.

Israël nous implique ainsi dans un conflit que nous ne souhaitons pas, car il est lourd de conséquences possibles pour nous. Si les dirigeants des pays musulmans peuvent faire preuve de pragmatisme, tout comme Israël qui n’hésite pas à flirter avec eux, il en est autrement des peuples. L’Oumma est par nature rigide et solidaire. La population musulmane vivant en France s’inscrit entièrement dans cette collectivité islamique. Elle se positionne du côté des Palestiniens et du Hamas regardé comme une organisation défendant les musulmans. Il est clair que dans cette guerre, l’éradication du Hamas n’est qu’un prétexte pour vider la bande de Gaza de ses habitants et ainsi avancer vers l’objectif de création de ce Grand Israël qui aurait été celui du roi David. Il n’est donc pas irréaliste de s’interroger sur la trop parfaite réussite du raid du groupe terroriste. Après tout la CIA a bien monté le piège ukrainien dans lequel la Russie est tombée et a installé un président ukrainien de religion juive.

Un combat biblique

Les Israéliens voudraient apparemment reprendre et achever le combat biblique entre les Hébreux et les Philistins. Mais ni eux ni les Palestiniens ne sont réellement les héritiers de ces deux peuples antiques. Dans cet affrontement nous avons en présence des Occidentaux et des populations arabisées. Il ne s’agit pas d’un affrontement immémorial, mais d’une lutte entre le monde occidental américanisé et un monde dominé par l’Islam. En tout cas c’est ainsi qu’il est perçu par les musulmans. Cependant, nous Français qui relèvent de l’Occident vrai, celui que nous avons en très grande partie bâti, ne pouvons accepter cette façon de procéder à laquelle certains voudraient nous associer.

Dans les circonstances actuelles, Israël agit naturellement en harmonie avec les ambitions étatsuniennes. Dans l’idéologie de la caste dominante à Washington, le désordre permet de mieux sou-mettre les peuples en suscitant de nouveaux dirigeants, de nouvelles entités ou de nouvelles frontières, comme notamment sur le continent européen. Les États-Unis ont attisé des « révolutions de couleur » dans l’ancienne URSS et fomenté le « printemps arabe » au Proche et Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ils ont surtout tenté de façonner d’autres pays et de modifier l’ordre mondial au prétexte de la diffusion des principes démocratiques et des « droits de l’homme » et surtout de la supériorité de leur mode de vie, l’american way of life, qu’eux seuls imaginent universel. Leur intervention en Ukraine procédait de cet objectif. Les « modèles de démocratie » se sont effondrés les uns après les autres. Ils ont créé un chaos propice à leur hégémonie et à l’exploitation, à leur profit, des richesses des sols et des sous-sols. Ne dit-on pas qu’il y aurait des gisements d’hydrocarbures au large de Gaza ?

Face à cette menace de déstabilisation, les responsables des pays arabisés se taisent. Ils sont certainement satisfaits de l’élimination d’un danger terroriste et se méfient aussi des réactions populaires qui les obligeraient à s’engager. Ils craignent surtout de subir les manœuvres hostiles des deux complices.

Cette guerre s’avérait ainsi inévitable, seule la date de son déclenchement ne pouvait être précisée. Dans la suite des conflits en Irak et en Syrie, face à la montée en puissance iranienne, voire turque, elle est logique. Elle prolonge aussi celle menée en Ukraine, dont les conséquences ne sont cepen-dant pas totalement celles qu’envisageaient les États-Unis. Elle aura ressuscité un géant, mais abaissé économiquement les principales puissances européennes, dont la plupart sont devenues plus étroitement dépendantes militairement et politiquement de Washington. Elle précède un nouveau chaos en Asie, à propos de Taïwan, face à la Chine.

La devise du maréchal de Lattre était « ne pas subir ». Or la France subit. Ceux qui la dirigent, espérant une vêture supranationale, ne peuvent plus exprimer la voix traditionnellement puissante de notre pays. Engoncés dans l’européisme, ils font ce qui leur est dit de faire quand bien même ils pourraient faire différemment. Un espoir d’un recouvrement d’autonomie pourrait toutefois être perçu dans le refus des trois pays latins, Italie, Espagne et France, d’engager leurs Marines, en mer Rouge, à côté de la Marine étatsunienne, face aux Houthis yéménites associés au Hamas. Il est vrai que ces trois pays méditerranéens se trouvent au contact immédiat des terres et des peuples musulmans. Le danger oblige… Ils ne prendront pas le risque qu’un soutien aussi marqué à Israël les entraîne dans une guerre israélo-étatsunienne qui n’est pas la leur. Plus curieux est le désistement de l’Australie qui bien qu’appartenant à l’univers anglo-saxon, tient sans doute rigueur aux États-Unis de l’avoir grugée dans l’affaire des sous-marins.

Il est donc grand temps de se pencher sur les causes de notre abaissement et d’y remédier. Il est urgent de retrouver notre indépendance pour agir et défendre nos intérêts nationaux. Ils ne sont ni ceux des Étatsuniens, ni ceux des Israéliens, ni évidemment ceux de l’Union européenne.