Au Karabakh, un homme meurt de faim
Par Suzanna Petrosyan
Un cas de mort par inanition a été enregistré dans le Haut-Karabakh (Artsakh) mardi 15 août au soir, selon le Bureau du Défenseur des droits de l’homme dans la région.
K. Hovhannisyan, un habitant de Stepanakert âgé de 40 ans, est décédé des suites d’une malnutrition chronique et d’une carence en protéines, selon un rapport réalisé par le bureau des droits de l’homme.
Le blocus du Karabakh par l’Azerbaïdjan, qui dure depuis huit mois, a privé 120 000 personnes de la région d’un accès à la nourriture, aux médicaments et aux produits de première nécessité. Le manque de carburant pour le transport signifie que les ressources disponibles, telles que les fruits et les légumes des vergers, ne parviennent pas à destination.
La semaine dernière, l’ancien procureur général de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, a déclaré que la situation au Nagorny-Karabakh devait être considérée comme un génocide et a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à saisir le tribunal de cette question.
« Il existe une base raisonnable pour croire qu’un génocide est en train d’être commis contre les Arméniens vivant dans le Haut-Karabakh », a écrit Luis Moreno Ocampo dans un rapport qui a fait l’objet d’une large publicité. « La famine est l’arme invisible du génocide ».
À la suite d’un appel formel de l’Arménie aux Nations unies, le Conseil de sécurité a annoncé qu’il tiendrait demain des discussions d’urgence sur le blocus de l’Azerbaïdjan.
Dans son rapport, le Défenseur des droits de l’homme du Karabakh note que les conséquences du blocus de l’Azerbaïdjan ont des effets désastreux sur les groupes les plus vulnérables, notamment les enfants, les femmes enceintes, les personnes souffrant de maladies chroniques, les handicapés et les personnes âgées.
« De l’extérieur, on peut penser que si nous ne sommes pas encore tous morts de faim, la situation n’est pas si mauvaise, mais les gens souffrent tous les jours », déclare Siranush Adamyan, reporter de CivilNet basée à Stepanakert.
« Il n’y a pas de nourriture, pas de médicaments, pas d’électricité, pas de gaz naturel, pas de transports publics, et maintenant même pas d’eau », ajoute-t-elle.