Les Russes quittent un autre poste de contrôle arménien

par | 9 Oct 2024 | Éditorial

Les gardes-frontières russes quittent un autre poste de contrôle arménien

 

Armenian Mirror-Spectator

 

EREVAN (Azatutyun.am) – Les gardes-frontières russes quitteront l’unique point de passage de l’Arménie avec l’Iran d’ici le 1er janvier, tout en restant déployés le long de la frontière entre les deux pays, a annoncé le gouvernement arménien le mardi 8 octobre.

 

La porte-parole du premier ministre Nikol Pashinyan, Nazeli Baghdasaryan, a déclaré qu’il était parvenu à un tel accord avec le président russe Vladimir Poutine lors de leurs entretiens à Moscou plus tôt dans la journée. “Au poste de contrôle de la frontière entre l’Arménie et l’Iran, le service sera entièrement assuré par les troupes de gardes-frontières du [service de sécurité nationale] arménien”, a-t-elle écrit sur Facebook.
Mme Baghdasaryan a indiqué que les deux dirigeants avaient également convenu qu’à partir de l’année prochaine, les gardes-frontières arméniens “participeraient également à la protection” des frontières du pays avec l’Iran et la Turquie, aux côtés de leurs collègues russes. Elle n’a pas donné de raison à ces décisions apparemment prises à l’initiative de la partie arménienne. Les responsables russes n’ont pas commenté ces décisions dans l’immédiat.

Cette évolution intervient un peu plus de deux mois après que la Russie a achevé le retrait de ses gardes-frontières de l’aéroport international Zvartnots d’Erevan, demandé par le gouvernement de M. Pashinyan en mars, dans un contexte de tensions accrues avec Moscou. Le ministère russe des affaires étrangères a critiqué cette demande, déclarant qu’Erevan risquait d’infliger des “dommages irréparables” aux relations russo-arméniennes et de compromettre la sécurité et le développement économique de l’Arménie.

Depuis des décennies, des gardes-frontières russes sont stationnés le long des frontières de l’Arménie avec la Turquie et l’Iran, dans le cadre des liens militaires étroits entre la Russie et l’Arménie. La Russie possède également une base militaire dans ce pays du Caucase du Sud. En mars, un législateur russe de haut rang a déclaré qu’il “ne recommanderait pas aux autorités arméniennes de songer” à demander la fin de la présence militaire russe.

Jusqu’à présent, M. Pashinyan n’a fait part d’aucun projet de ce type. Il a toutefois gelé l’adhésion de son pays à l’Organisation du traité de sécurité collective, dirigée par la Russie, et n’a pas exclu une demande d’adhésion à l’Union européenne.

Les tensions entre les deux alliés de longue date se sont encore aggravées en août après que le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a accusé Erevan de “saboter” un accord négocié par la Russie pour donner à l’Azerbaïdjan des couloirs de transport vers son enclave de Nakhitchevan. Les dirigeants arméniens ont rejeté ces accusations.

Selon M. Baghdasaryan, lors de la réunion avec M. Poutine, M. Pashinyan “a exprimé sa préoccupation quant aux formulations et au vocabulaire utilisés par un certain nombre de fonctionnaires russes sur des sujets régionaux”. “Le Premier ministre Pashinyan évalue positivement les résultats de la réunion avec le président russe”, a ajouté le fonctionnaire.

Dans son discours d’ouverture des entretiens auxquels participait M. Lavrov, M. Poutine a principalement évoqué les liens économiques entre la Russie et l’Arménie. Il s’est félicité de la croissance rapide et continue du commerce bilatéral.

Source :
https://mirrorspectator.com/2024/10/08/russian-border-guards-to-leave-another-armenian-checkpoint/

 

Traduit de l’anglais par Jean Dorian