La corruption détruit, la corruption tue

Europe & Orient | 3 Sep 2024 | Éditorial

Edito de Bedros Terzian

 

Dans la nuit du 25 au 26 mai 2024, dans la province de Lori, en Arménie, à la suite de pluies torrentielles, la rivière Débèd est sortie de son lit, emportant tout sur son passage. En quelques heures, le niveau de l’eau est monté de six mètres. La ville d’Alaverdi, nichée au fond d’une vallée, a été particulièrement touchée. Routes, ponts, habitations ont été inondés, endommagés. Tout cela aurait pu être évité, si Alaverdi avait été bâtie en hauteur, si ses infrastructures avaient été construites dans les normes, si l’incurie et la corruption n’avaient pas sévi. Le Lori a vécu un drame comparable – à bien plus petite échelle, heureusement – à celui que le Chirag a connu lors du séisme de 1988 : les immeubles construits dans les règles antisismiques avaient alors résisté aux chocs, alors que les autres s’étaient écroulés. Ainsi, à Alaverdi, un pont qui n’avait que 40 ans d’âge, a été emporté par les flots, car ses constructeurs, peu scrupuleux, avaient volé une partie du ciment et du fer. Au Tavush, sous la poussée de l’Aghesdév en crue, l’un des piliers du pont de Khashtarak a glissé sur son socle, pour les mêmes raisons. Routes et ponts sont devenus des témoins de l’histoire : ceux qui ont été construits avant la corruption des décennies 1970-1980, ont résisté…

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