Certains papes sont plus chrétiens que d’autres
Par Aro Hovsepyan
Je tiens à souligner que, bien que je sois né et que j’aie été élevé dans la religion catholique, je n’en suis plus un.
On entend souvent dire que le pape Pie XII, familièrement appelé le pape Pacelli, n’en a pas fait assez pour sauver les Juifs et les Tziganes de la persécution nazie pendant la Seconde Guerre mondiale.
À mon humble avis, le pape François ou le pape Bergoglio est encore plus complice du génocide en cours du peuple arménien dans le Haut-Karabakh, historiquement connu sous le nom d’Artsakh par les Arméniens.
Tout d’abord, le silence du Vatican sur le siège du génocide en cours est assourdissant. Le pape Bergoglio, qui ne manque jamais une occasion de dénoncer toutes les formes de racisme et de discrimination à l’encontre des musulmans, n’a jamais élevé la voix contre le dictateur azerbaïdjanais Aliyev ou les crimes commis par son régime à l’encontre de ses frères arméniens.
Le pape Bergoglio n’a pas les mêmes excuses que le pape Pacelli. Pacelli a grandi à une époque où le fait d’être juif équivalait, selon la doctrine ecclésiastique, à une complicité de déicide. De plus, il craignait le communisme et, ayant servi comme nonce en Allemagne, il avait surestimé l’éthique de la « Kultur » allemande.
Bergoglio a-t-il des excuses similaires ? Absolument pas ! Né et élevé en Argentine, il sait très bien que les Arméniens ne sont pas des montagnards exotiques comme le croient à tort de nombreux Occidentaux. Il sait que les Arméniens sont des gens travailleurs, honnêtes et profondément chrétiens.
Qu’est-ce qui explique son silence ? Craint-il de compromettre l’accès du Vatican aux généreuses donations d’Aliyev et de la première dame azerbaïdjanaise ? Craint-il de compromettre son amitié pour les despotes islamiques ? Ou peut-être, plus trivialement, n’a-t-il pas envie d’élever la voix pour dénoncer une calamité humanitaire qui ne reçoit pas les mêmes éloges que sa croisade en faveur des débarquements de bateaux d’immigrants dans le sud de l’Europe ?
Quelle qu’en soit la raison, le manque de bonne foi de la Curie de Bergoglio est indéniable. Veuillez lire ce reportage catholique, qui tente de présenter la mission du cardinal Parolin à Bakou et à Erevan comme un parangon de diplomatie humanitaire discrète.
L’hypocrisie est évidente. Il suffit de jeter un coup d’œil à l’itinéraire du voyage de Son Éminence pour comprendre que ses efforts visent avant tout à apaiser Aliyev et ses associés. Il n’y a pas d’autre explication au choix du cardinal Parolin de se rendre à Bakou avant Erevan.
Un véritable ami des Arméniens et un chrétien digne de ce nom aurait d’abord visité l’Arménie, vu les souffrances de ses frères chrétiens, puis exprimé son indignation et son indignation à l’égard de l’allié du Vatican, Aliyev. En choisissant de se rendre d’abord à Bakou, le cardinal Parolin donne l’impression d’essayer de servir de médiateur entre les Arméniens et Aliyev, en s’assurant que les promesses creuses d’Aliyev sont transmises par les diplomates du Vatican au gouvernement arménien.
Honte au pape François ! Comme l’a dit le grand Martin Luther King : « À la fin, nous nous souviendrons non pas des paroles de nos ennemis, mais du silence de nos amis ».
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Certains papes sont plus chrétiens que d’autres
Source :
Aro Hovsepyan est diplômé de l’université McGill et de la London School of Economics, et vit aujourd’hui dans le Colorado.