Pour l’intérêt d’Israël, écoutez ce qu’a dit M. Biden
Joe Biden craint que sous ce gouvernement, « l’un des plus extrêmes » de l’histoire d’Israël les relations entre Jérusalem et Washington ne subissent des dommages irréversibles.
La Maison Blanche n’a jamais accueilli un président aussi engagé en faveur d’Israël que Joe Biden. Et comme tous les vrais amoureux d’Israël, il observe aujourd’hui ce que fait le gouvernement de destruction dirigé par Benjamin Netanyahou et craint pour l’avenir du pays. Joe Biden craint, à juste titre, que sous ce gouvernement, « l’un des plus extrêmes » de l’histoire d’Israël, comme il l’a qualifié, les relations entre Jérusalem et Washington ne subissent des dommages irréversibles.
Lorsqu’un président américain intervient d’une manière presque sans précédent dans les affaires intérieures d’Israël, cela a une signification majeure qui doit être comprise. S’exprimant sur le projet de coup d’État judiciaire du gouvernement, Joe Biden a déclaré que « trouver un consensus sur des domaines politiques controversés signifie prendre le temps nécessaire ». Il a conseillé sans équivoque aux dirigeants israéliens de « ne pas se précipiter. Je pense que le meilleur résultat est de continuer à rechercher le consensus le plus large possible ».
Après que M. Netanyahou a tenté d’estomper les critiques sévères formulées par M. Biden lors de leur conversation téléphonique cette semaine, l’éditorialiste du New York Times Thomas Friedman a pris la peine de rectifier les faits. Il a écrit dans son article que M. Biden avait transmis à M. Netanyahou un message clair selon lequel le coup d’État judiciaire devait être interrompu immédiatement. Après que le président du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, a affirmé que rien de tel n’avait été dit, une porte-parole de la Maison Blanche a précisé que l’article de Friedman « citait directement le président ». Je laisserai donc la citation du président s’imposer d’elle-même ».
La culture de Netanyahou consistant à déformer la vérité est bien connue, et c’est ainsi qu’il faut comprendre la décision de son bureau de se concentrer sur la possibilité que les deux dirigeants se rencontrent. C’est certainement préférable de dire aux Israéliens que M. Biden s’est dit profondément préoccupé par « la croissance continue des colonies » et a longuement parlé de la nécessité de « maintenir la viabilité d’une solution à deux États ». Il est simplement dommage que le président Isaac Herzog se soit abstenu de critiquer la politique du gouvernement Netanyahou lors de sa rencontre avec M. Biden, préférant les clichés sur la démocratie « forte » et « résistante » d’Israël, alors qu’en réalité, cette démocratie dynamique est menacée de l’intérieur, tandis que le danger de devenir un État binational se concrétise sous nos yeux.
M. Netanyahou serait bien avisé de comprendre ce qu’a dit M. Biden. Dans le cas contraire, Israël perdra son partenaire stratégique le plus important, ce qui portera un coup fatal à sa résilience et à sa sécurité nationales.
21/07/2023