Celui qui « joue du piano »
à l’étage au-dessus
à l’étage au-dessus
Varoujan Sirapian
Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron, inconnu encore il y a trois ans du grand public, est devenu le huitième président élu de la Ve République. Inconnu ? Pas pour tout le monde.
Sous la Ve République, on ne pouvait pas envisager d’accéder à l’Élysée sans l’appareil d’un Parti derrière soi. Et encore, Mitterrand n’a réussi qu’à son troisième essai et Chirac a attendu 19 ans avant d’y parvenir.
Macron ne possédait pas cet atout. Alors quelles sont les forces et les méthodes utilisées qui l’ont propulsé au poste suprême de l’État ?
Macron ne possédait pas cet atout. Alors quelles sont les forces et les méthodes utilisées qui l’ont propulsé au poste suprême de l’État ?
« … mais ce que les membres du CFR ne savent pas ce sont les objectifs à long terme de la haute direction.
Avec tout ce tralala, quatre-vingt-dix pour cent de ses membres n’ont pas la moindre idée de celui qui “joue du piano” à
l’étage au-dessus.
l’étage au-dessus.
Et le piano continue à jouer et le pianiste du dessus ne perd pas une minute pour mener la danse des officiels légalement élus.
Bien loin de nous, le gouvernement par le peuple ! En fait, c’est une dictature subtile d’une oligarchie. C’est la dictature internationale en “cravate noire”
qui s’appuie sur la masse bernée et ensorcelée de tous ceux qui recherchent un statut social, et derrière cette foule distinguée, le public n’y voit que du feu ! »
qui s’appuie sur la masse bernée et ensorcelée de tous ceux qui recherchent un statut social, et derrière cette foule distinguée, le public n’y voit que du feu ! »
Tout est dit et nous pensons que ce schéma s’applique parfaitement dans le cas Macron. Vous l’avez compris, « le pianiste » est une image et représente non pas une personne mais un groupe.
Trois étapes ont été nécessaires pour que « le pianiste » puisse placer son poulain à l’Élysée.
Le choix et la préparation d’un candidat
À ce niveau du jeu politique, le pianiste (ou le « Système ») ne peut pas prendre de risque et a toujours deux, sinon trois fers au feu. Les futurs candidats sont repérés bien en amont et encadrés par des « clubs », « think tanks », « cercles » et éventuellement des loges maçonniques. Leurs appartenances politiques importent peu, Gauche et Droite n’étant que des miroirs aux alouettes pour le peuple d’en bas. Les deux candidats retenus par le Système étaient Macron, et
son alter ego Juppé, mais tous deux compatibles mondialistes, atlantistes, européistes et pour une société multiculturelle.
son alter ego Juppé, mais tous deux compatibles mondialistes, atlantistes, européistes et pour une société multiculturelle.
Le champion, l’élu du « Système » ne doit pas être exposé à des critiques, analyses approfondies de son programme jusqu’au moment où il sera décidé « à l’étage au-dessus » de le mettre sous les projecteurs. En attendant, d’autres éventuels candidats sérieux seront, à leur insu, des figurants pour amuser la galerie : Valls, Montebourg, Sarkozy, Le Maire…
En même temps que la sélection du candidat, le « Système » doit aussi s’assurer d’une vitrine pour l’exposer dans les meilleures conditions en bordant les médias pour, le moment venu, « vendre » le champion à l’opinion publique. D’où, bien en amont, les achats massifs des médias (journaux, radios, télévisions, hebdomadaires, magazines people, etc.) qui demandent des investissements lourds. Quand on étudie à qui appartiennent les médias de masse, on n’est pas étonné de voir les plus grandes fortunes de France.
Le signal a été donné par « le pianiste » environ un avant les élections pour que Macron lance son mouvement « En Marche » (avec l’argent de qui ?) et de démissionner peu après de son poste de ministre de l’Économie pour avoir les coudées franches. La stratégie était de court-circuiter les primaires de la Gauche avec deux avantages :
a) ne pas être obligé de respecter le calendrier imposé par le PS et donc prendre de l’avance et
b) ne pas être obligé de dévoiler son programme, se contentant de faire des shows, répondant aux questions de journalistes bienveillants, affirmant le matin une chose sur une radio et le soir son contraire sur une chaîne de TV.
La création du « Mal »
Pour gagner, le Bien a besoin du Mal. Dans le rôle du Mal le FN, diabolisé, marginalisé, déclaré infréquentable est une valeur sûre depuis les années 1985-86. L’élection se jouant à deux tours il fallait tout faire pour laisser en face du « Mal » le champion élu, le chevalier blanc, programmé pour gagner. Celui qui serait donc au deuxième tour face au candidat du FN était sûr de gagner la partie, les électeurs conditionnés — notamment par les médias suscités — pour « faire barrage » à l’inacceptable, avec un « vote républicain ». Ici l’on voit bien que le match se jouerait non pas entre le candidat « élu » et le candidat du FN mais entre l’« élu » et le candidat de la Droite républicaine. Le petit grain de sable dans ce mécanisme bien huilé fut le résultat des primaires de la Droite en désignant contre toute attente et démentant les sondages, François Fillon comme candidat à la présidence. Si le gagnant était Juppé comme avait pensé le « Système » il y aurait moins de problèmes puisqu’au second tour Marine Le Pen aurait en face d’elle soit Juppé soit Macron, bonnet blanc, blanc bonnet.
L’élimination de l’adversaire — un assassinat politique
Mais ce fut Fillon. Le « Système » devait réagir vite pour l’empêcher d’atteindre le second tour. La machine infernale de la justice injuste s’est mise en marche avec une diligence inhabituelle. Un ancien dossier d’emploi fictif (à
ce jour non encore prouvé), des fuites (illégales) vers les médias, un harcèlement inouï du candidat et de sa famille, des semi-vérités, des diffamations et des mensonges ont été utilisés pour faire plier le candidat Fillon. Aucun débat de fond n’a été possible pendant deux mois précédents le premier tour. La force de caractère de Fillon ainsi qu’un soutien populaire partout en France lui a permis de rester debout malgré la trahison de certains de ses amis politiques. Cela n’a pas été suffisant, un peu moins de 500 000 voix lui manquant pour atteindre le second tour.
ce jour non encore prouvé), des fuites (illégales) vers les médias, un harcèlement inouï du candidat et de sa famille, des semi-vérités, des diffamations et des mensonges ont été utilisés pour faire plier le candidat Fillon. Aucun débat de fond n’a été possible pendant deux mois précédents le premier tour. La force de caractère de Fillon ainsi qu’un soutien populaire partout en France lui a permis de rester debout malgré la trahison de certains de ses amis politiques. Cela n’a pas été suffisant, un peu moins de 500 000 voix lui manquant pour atteindre le second tour.
Ainsi le pianiste qui joue à l’étage au-dessus a gagné son premier pari en plaçant son poulain mondialiste cosmopolite à l’Élysée. Il lui faut maintenant mettre en marche le programme que l’on découvrira au fur et à mesure.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le troisième étage de la fusée Macron, le résultat des élections législatives n’est pas connu. Le plan voulu, conçu et mis en place par le pianiste ne pourra fonctionner que si le président arrive à consolider son pouvoir par une majorité confortable au Palais Bourbon.
[1] Curtis B. Dall, « F.D. Roosevelt ou comment mon beau-père a été manipulé », Sigest, 2015.
[2] The Council on Foreign Relations (CFR), https://www.cfr.org