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L'Amour de la France |
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"Tout homme vraiment civilisé, tout homme qui a simplement un coeur noble, de quelque nation qu'il soit, n'a et ne peut avoir pour la France, pour la beauté de son rôle historique, pour le rayonnement bienfaisant de sa généreuse pensée, que des sentiments d'admiration et de reconnaissance, mais à ces raisons générales, s'ajoutent pour les Arméniens, des raisons particulières, une série de liens historiques et de relations intellectuelles qui attachent le peuple arménien à la France et donnent à son affection pour elle une empreinte profonde et spéciale". (A. Tchobanian, La France et le peuple arménien) |  |
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Tchobanian vu par... |
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Présidant une conférence donnée par Tchobanian, Anatole France le présente en ces termes au public parisien : "M. Archag Tchobanian (...) s'est fait remarquer bien jeune encore dans la colonie arménienne de Constantinople par l'étendue et la vivacité de son esprit. Il s'était donné la tâche de répandre les idées françaises parmi ses compatriotes. Professeur d'histoire littéraire à la Grande Ecole Nationale, rédacteur du journal Hairenik, fondateur d'une revue d'art et de lettres, le Dsaghik, il a traduit dans sa langue nationale un grand nombre de livres français, il aime la France et la liberté. C'est un enfant fidèle de la famille arménienne. Enfin, il est poète et sait donner une voix aux pensées populaires". |  | Anatole France |
| | | En dépit des vicissitudes de l'histoire et de grandes déconvenues, cet amour de la France restera intact et vivace chez Tchobanian et l'animera jusqu'au terme tragique de son existence. Retraçant sa longue carrière, l'historien René Grousset l'a souligné dans le discours qu'il prononça à l'occasion du jubilé de Tchobanian : "De très bonne heure, en effet, dans le dernier quart du siècle dernier, je crois, tout en poursuivant vos études à l'école de Galata, vous traduisiez les œuvres d'Alphonse Daudet, de Maupassant, de Flaubert, de Zola, de Paul Adam, de Catulle Mendès, de Maurice Rollinat et de bien d'autres, et vous faisiez paraître ces travaux dans les journaux arméniens de Constantinople. Dès lors, et bien que les trésors de la culture arménienne soient innombrables et que vous y puisiez à plein "esprit", vous n'avez cessé de vous intéresser à notre littérature et l'on peut affirmer, sans crainte d'être contredit, que vous avez été en même temps que l'ambassadeur des lettres arméniennes en France, l'ambassadeur des lettres françaises auprès des Arméniens." Tout en conservant intact l'amour de votre pays et de ses traditions, vous vous êtes dépensé sans compter pour que continuassent à fleurir chez les Arméniens, les idées françaises. |  | René Grousset |
| Vous avez montré pour la pensée française, nos lettres, notre comportement spirituel, un attachement qui ne s'est jamais démenti. Vous avez été l'interprète aussi scrupuleux que fervent de la pensée française en Orient, de la pensée arménienne en Occident. Tout ce que vous avez fait pour votre pays, vous l'avez aussi fait pour le nôtre, uni à nous dans les bonnes comme dans les mauvaises heures. Les preuves de votre belle générosité, les manifestations de votre fraternité à notre égard, nous les retrouvons dans toutes vos traductions de nos philosophes, de nos historiens, de nos écrivains que vous avez rendus directement accessibles au lecteur arménien et dont vous avez si parfaitement respecté la pensée, si merveilleusement traduit les accents. Pour accomplir une tâche si vaste, pour lui donner une forme si vivante, pour magnifier comme vous l'avez fait, nos meilleurs poètes, pour pénétrer ainsi l'âme de notre pays, votre haute intellectualité n'aurait pas seule suffi. Il a fallu qu'un peu d'amour, que beaucoup d'amour intervint de votre part et, je puis bien le dire, nous sommes à cet égard aussi sensibles au génie de votre coeur qu'au génie de votre esprit". | | |
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© 2013 - Institut Tchobanian
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